Mathématiciens du Moyen Âge
Cette période s’étend de la fin de l’Antiquité située en 476 jusqu’à la Renaissance qu’on situe en 1453 date de la chute de l’Empire romain d’Orient et la prise de Constantinople par l’Empire ottoman. Elle s’étend donc sur une période d’environ mille ans. Cette période a connu la révélation du Coran en 610 et la naissance de l’Islam. On verra, à travers la biographie de certains savants musulmans, que la civilisation musulmane à son apogée, a apporté une contribution considérable à la création scientifique en général et en mathématiques en particulier.
L’encyclopédie Universalis donne une liste de 11 mathématiciens de cette période. Cette liste nous semble incomplète puisque, par exemple, le philosophe et mathématicien Al Farabi (872-950) n’y figure pas. Cliquer ici pour accéder à la liste donnée par Universalis. Nous donnerons ici un aperçu sur la vie et l’oeuvre de ceux auxquels on fait encore souvent référence de nos jours.
Principaux savants musulmans du Moyen Âge
Mohamed Ibn Moussa al-Khawarizmi
L’un des plus illustres mathématiciens de cette période est Mohamed ibn Moussa al-Khawarizmi qui est né vers l’an 780. Issu d’une famille originaire de Khawarizm, en Asie centrale, Al Khawarizmi a grandi à Bagdad, en Irak, et a travaillé à Beït El Hikma (la maison de la sagesse) qui constituait le centre du Savoir du Califat des Abassides.
Al Khawarizmi est considéré comme le père de l’algèbre. Le nom de cette branche des mathématiques provient en fait du mot arabe « al-jabr » qui se trouve dans le titre du livre d’Al Khawarizmi « Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison ».
Ce livre a constitué une référence essentielle dans l’enseignement des mathématiques du 12ème au 16ème siècle dans les universités de l’Orient et de l’Occident.
L’un des principaux apports d’Al Khawarizmi est la résolution des équations en utilisant des méthodes algébriques. C’est ainsi que ces méthodes ont donné le nom d’algorithme, dérivé du nom d’Al-Khawarizmi. L’autre apport important d’Al Khawarizmi est la diffusion de l’utilisation du système de numération décimale qu’il a observé chez les Indiens.
Son « Livre de l’addition et de la soustraction d’après le calcul indien » a permis de diffuser ces chiffres en Moyen Orient et en Andalousie. Traduit de l’arabe au latin au 12ème siècle, ce livre a permis de diffuser la numération décimale en Occident. Ainsi, vu leur transition par le monde arabo-musulman, ces chiffres ont été désignés en Occident par « chiffres arabes ».
Il est à noter que les travaux d’Al Khawarizmi ont notamment été transmis à l’Europe par le mathématicien italien Leonardo Fibonacci qui fut éduqué en Afrique du Nord et eut ainsi l’occasion d’étudier les travaux algébriques d’Al-Khawarizmi.
De plus amples détails sur la vie et l’oeuvre d’Al Khawarimi sur Futura
Abou Nasr Mohamed AL Farabi
Plus connu en tant que philosophe, Al Farabi s’est intéresssé aux mathématiques. L’article récent (publié en 2020) ci-après s’intéresse à l’algorithme de construction géométrique d’Al Farabi et ses applications – En effet cette approche algorithmique permet de créer des techniques pédagogiques didactiques basée sur l’uilisation du traitement de l’information, selon les auteurs de l’article. Cliquer ici pour télécharger l’article (en anglais). Ceci prouve la solidité de la démarche scientifique d’Al Farabi, encore d’actualité et susceptible d’être couplée aux nouvelles technologies. de traitement de l’information.
Aboul Rayhan Mohamed Al Biruni
Al Biruni est né à Khawarem (973-1048). C’est un des plus grands savants du Moyen Age. Il était à la fois mathématicien, astronome, physicien, philosophe, astrologue, voyageur, historien. Il contribua grandement aux domaines des mathématiques, philosophie, médecine et des sciences.
Omar al Khayyam
Dans son Introduction to the History of Science (Washington, 1927), G. Sarton présente Khayyam comme « l’un des plus grands mathématiciens du Moyen Âge ».